Les fonctions d’aide et la pédagogie différenciée

Une question que peuvent se poser certains enseignants est la suivante : à quel moment de la séquence pédagogique peut-on utiliser les fonctions d’aide en classe ?  D’entrée de jeu, il faut savoir que les fonctions d’aide sont d’abord des moyens pédagogiques pour soutenir l’apprentissage de tous les élèves, avec ou sans difficulté d’apprentissage même s’il est vrai que ces aides sont arrivées en classe par les élèves ayant des besoins particuliers pour démontrer leur compétence en lecture et en écriture.

1- Des exemples d’utilisation des fonctions d’aide en contexte de flexibilité pédagogique

Or, l’utilisation des technologies pour l’enseignement et l’apprentissage est désormais présente à tout moment de la vie de la classe.  Selon la conception universelle des apprentissages, les fonctions d’aide, au même titre que les autres outils numériques, font partie des moyens qui peuvent être utilisés pour soutenir la flexibilité pédagogique.

La synthèse vocale pour enseigner

En effet, la synthèse vocale devient un modèle de lecture pour le décodage, la fluidité, l’intonation, la segmentation, etc.  Elle est aussi très utile pour développer des stratégies d’identification de mot, si on la combine à la surbrillance du mot lu. En apprentissage d’une méthode d’autocorrection, elle est également un moyen pour valider sa cohérence textuelle et sa ponctuation.  Une autre possibilité de l’utilisation de la synthèse vocale en enseignement serait de soutenir l’acquisition du nouveau vocabulaire.  De plus, elle peut soutenir la validation de la compréhension d’un texte. Ces utilisations seraient fort pertinentes en classe de premier cycle du primaire ou en classe de francisation ou d’accueil.

Produits gratuits (liste non exhaustive) :

Lecteur immersif de Word on Line (Microsoft) :

Les fonctions d'aide et la pédagogie différenciée

“Énoncer la sélection” sur support Apple :

Les fonctions d'aide et la pédagogie différenciée

Les logiciels de révision/correction pour réfléchir 

L’utilisation des logiciels de révision/correction est fort intéressante pour recenser les erreurs les plus fréquentes d’un élève.  Le logiciel est utile pour l’enseignant ou pour l’élève lui-même.  Ce type de logiciel enrichi le dépistage des difficultés en écriture. En utilisant les logiciels de révision au TBI, l’enseignant donne des stratégies métacognitives utiles aux élèves au moment de faire la révision-correction de leur propre texte.  Ces outils permettent de réfléchir à l’orthographe et d’enrichir le texte par des mots de vocabulaire plus précis.  Il est aussi possible d’enrichir le texte en insérant des extensions de groupes de mots plus évocateurs. Ces logiciels, faillibles dans leur analyse systématique, obligent des temps d’arrêt.  Cette pause permet à l’élève de développer le doute quant à sa production.

Produits gratuits (liste non exhaustive) :

  • Microsoft word – souligné rouge/souligné vert, dictionnaire des synonymes
  • Bon patron

L’écriture vocale pour conserver ses idées

L’écriture vocale pourrait être utilisés par tous les élèves au moment de faire la planification de leur texte.  Les élèves peuvent ainsi laisser aller ses idées sans se soucier de la forme.  Pour certains élèves, les idées sont plus fluides lorsqu’ils peuvent les émettre à l’oral.  Une fois les idées émises, il faut les retravailler, les organiser, les approfondir, etc.

Sur Apple :

Les fonctions d'aide et la pédagogie différenciée

Sur Google :

Les fonctions d'aide et la pédagogie différenciée

Sur Microsoft :

Les fonctions d'aide et la pédagogie différenciée

Les organisateurs graphiques pour structurer sa pensée

Les organisateurs graphiques permettent de créer des champs lexicaux collectifs, d’organiser les idées et créer des réseaux de concepts.  Quel est le meilleur choix ? Réaliser un réseau de concept sur papier ou en produire un à l’aide d’un logiciel ou d’une application ?  La correction des erreurs est plus accessible et les idées sont plus nombreuses.  En effet, l’énergie cognitive n’a pas à se soucier de l’esthétique du graphique à prime abord.  Un enseignant peut modéliser la stratégie du regroupement des idées au TBI.  Il peut également enseigner comment faire une synthèse d’une discussion à l’aide des organisateurs graphiques. De plus, la plupart de ces outils permettent de travailler en mode plan (séquentiel) ou en mode graphique (simultané).

Produits gratuits (liste non exhaustive) :

Sur tablette Apple :

Inspirations

Schéma d'un conte

Plan d’un conte

Kidspirations

Plan d'un texte descriptif

Plan d’une description

Popplet

Portrait d'une personne

Plan d’un portrait

Sur le web (liste non exhaustive):

Mindomo
Miro
Mindmeister

Plan d’intervention et flexibilité pédagogique

A-t-on besoin d’inscrire l’utilisation des technologies dans ces contextes d’apprentissage au plan d’intervention ? Non, quand elle fait partie de l’enseignement universel.  Oui, pour les cas où elles répondent à des besoins spécifiques d’élèves.

 2- Les fonctions d’aide en contexte d’adaptation : Quand la techno devient essentielle ou indispensable

C’est lorsque les outils technologiques sont utilisés pour palier à des difficultés persistantes rencontrées par l’élève, mettant en jeu la réussite scolaire, qu’ils sont consignés au plan d’intervention.  Il est question des cas où l’élève ne peut pas démontrer son plein potentiel et sa compétence sans leur utilisation. Le choix de l’outil doit répondre au besoin de l’élève.  Il est de mise de respecter ses capacités et les attentes fixées par le programme de formation.  Une analyse rigoureuse de la situation de besoin doit être faite par les intervenants gravitant autour de l’élève.  Cette analyse s’appuie toujours sur les attentes du programme de formation de l’école québécoise. La fonction d’aide doit être en adéquation avec la situation de besoin de l’élève.  On pourrait dire qu’il serait préjudiciable à la réussite scolaire et éducative de l’élève, si cet outil était retiré ou non disponible en apprentissage et en évaluation.

L’élève fera les mêmes apprentissages que tous ses camarades de classe et sera éligible à la diplomation.  L’élève, qui utilise des aides technologiques et qui vit des réussites, répond alors positivement à un enseignement universel et, donc, fait partie du 80% des élèves qui répondent positivement à l’intervention de palier 1 du modèle réponse à l’intervention.  Au moment du classement, l’équipe doit s’interroger si tous les moyens ont été mis en place.  Les moyens comportent les mesures d’adaptation technologiques et les interventions des trois paliers, entre autres.

À noter qu’il n’est pas nécessaire à la formation générale des jeunes d’avoir un diagnostic d’un professionnel pour avoir accès aux outils d’aide technologiques ou aux autres mesures d’aide.  Seulement l’analyse de l’écart observé entre la situation actuelle et la situation souhaitée de réussite (exigences des tâches ou de compétences), en lien avec la situation des élèves de son âge, est suffisant pour octroyer ces mesures.  En plus de la situation académique, plusieurs facteurs sont à considérer.  Il est courant d’observer chez un élève en difficulté scolaire la présence d’anxiété, d’un bas niveau d’estime de soi, de manifestations comportementales inappropriées, etc. Alors, la réussite sera d’ordre académique, mais aussi éducative.

 3- Les fonctions d’aide en contexte de modification : Pour soutenir l’apprentissage et l’autonomie

Comme pour la flexibilité, l’élève en modification peut utiliser toutes les mesures d’aide mis à sa disposition selon la réponse au besoin.  La différence avec les deux autres contextes, c’est que l’élève suit le même programme que les élèves de son âge et fait les mêmes épreuves mais avec des attentes différentes pour certains critères d’évaluation et du soutien différent des autres élèves.  L’élève du parcours régulier peut être en modification que dans une seule discipline scolaire.  Il n’accèdera pas à la diplomation dans la majorité des cas pour une discipline en modification dont les crédits sont nécessaires parce que l’atteinte des exigences du programme est hors de portée pour lui-elle.  Il est donc important de s’assurer qu’il n’y a vraiment pas d’autres possibilités qui s’offrent à l’équipe pour évaluer l’élève en difficulté avec un programme modifié. Il s’agit d’une décision de dernier recours.  Bien sûr, un plan d’intervention est obligatoirement dressé en contexte de modification.  Également, des exemptions sont possibles pour les épreuves ministérielles selon l’importance du handicap.  Au moment d’entrer en modification, on est vraiment dans du cas par cas et la situation de l’élève a un historique très documenté.

En fait, l’élève suit le cursus scolaire de son année scolaire et l’enseignante ou l’enseignant fixe des attentes différentes en lien avec les capacités et besoins de l’élève en grande difficulté.  Le résultat inscrit au bulletin ne sera pas comparable à ceux de la classe.  Évidemment, car les attentes ont été fixées uniquement pour lui-elle. D’ailleurs, le résultat de cet élève ne sera pas comptabilisé dans la moyenne du groupe en cas d’inclusion scolaire.

Il arrive que certains élèves passent par une évaluation modifiée pour ensuite reprendre l’évaluation prescrite par le programme de formation.  C’est le cas notamment des élèves issus de l’immigration. Lors de leur arrivée dans le système scolaire québécois, leur bulletin comporte des attentes modifiées.  Cette situation restera comme tel le temps de leur permettre d’apprendre la langue et de s’adapter à leur nouveau lieu de résidence.  Graduellement, l’élève issu de l’immigration peut être réinscrit, une discipline scolaire à la fois, au bulletin régulier. Pour leur permettre d’apprendre leur nouvelle langue scolaire, les élèves peuvent accéder à toutes les fonctions d’aide disponibles.  Ils ont donc droit aux logiciels de traduction, à la synthèse vocale, aux livres audios, au prédicteur de mots, aux logiciels de révision-correction, etc.

Bibliographie :

Politique de l’adaptation scolaire, Ministère de l’éducation, 1999.

Cadre de référence pour l’établissement des plans d’intervention, Ministère de l’éducation, 2004.

Dossier thématique du CTREQ sur la réponse à l’intervention, 2017.

Centre on response to intervention