Il faut s’assurer de faire la distinction entre le plan d’intervention qui répond à un article de la Loi sur l’instruction publique (LIP) d’un plan de rééducation individuel ou de sous-groupe réalisé par un service à l’école.
En effet, le premier vise à fixer des objectifs et des moyens pour l’élève et sa réussite scolaire, en lien avec le programme de formation et le cadre d’évaluation qui y est associé alors que le deuxième vise à faire progresser l’élève individuellement, en fonction d’une norme à atteindre et qui peut nécessiter des interventions à moyen ou à long terme, selon la nature ou la sévérité des difficultés.
Ces interventions visent évidemment à ce que l’élève puisse réussir ultimement en lecture ou en écriture selon les attentes du programme. Pour certains élèves, cela s’avérera possible dans un laps de temps qui ne met pas en jeu leur réussite scolaire. Par contre, ceux ayant des difficultés persistantes auront des interventions ciblées pendant une plus longue période et sont plus à risque d’échec.
Un plan d’interventions rééducatives s’attarde très souvent au développement de stratégies cognitives ou métacognitives qui relèvent majoritairement des ressources internes de l’élève. Hors, les stratégies n’étant pas à évaluer dans le cadre d’évaluation établi par le ministère, on ne pourrait fixer un objectif de cette nature au PI en faisant abstraction des critères d’évaluation formulés par le MELS. Le cadre d’évaluation le stipule clairement dans ses critères d’évaluation en français: Recours à des stratégies appropriées* Cet élément doit faire l’objet d’une rétroaction à l’élève, mais ne doit pas être considéré dans les résultats communiqués à l’intérieur des bulletins”.
Dès que l’élève se retrouve en situation de vulnérabilité importante à l’échec (Annexe 2 ) ou que ce dernier se confirme et afin de s’assurer de l’évaluer de façon équitable en respectant les critères d’évaluation établis par le MELS, il devient important d’envisager au plan d’intervention l’exploration de fonctions d’aide d’outils technologiques. Le chapitre 5 du Guide de gestion de la sanction des études et des épreuves ministérielles précise lesquelles sont autorisées pour pallier aux difficultés en contexte d’épreuve obligatoire ou ministérielle. Des interventions ciblées et soutenues doivent être mises en place pour éventuellement contrer les difficultés mais il faut se questionner sur le délai d’attente, dans certains milieux, pour “officialiser” des fonctions d’aide en réponse aux difficultés manifestes.
La mise en place de ces fonctions d’aide ne remplace aucunement les interventions rééducatives pendant ce temps. Il s’agit de permettre à l’élève lors des activités d’apprentissage ou d’évaluation en classe de développer, d’exercer et de démontrer ses compétences à lire ou à écrire. Toutefois, le MEES ne donne pas d’indication sur les personnes qui doivent assurer ces interventions ni pendant combien de temps. Le jugement professionnel de l’équipe du PI et la responsabilité qui en découle est à la base du qui fait quoi, dans chaque milieu.